Comment tracer et poser un clin

Aujourd’hui c’est Marmotte qui nous fait partager sa technique de tracé et de pose de clins sur sa construction de son canot à moteur. Un grand merci à lui, vous pouvez suivre sa construction ICI

Bonjour les bateaux-boisieux !

Depuis quelques années j’ai puisé plein d’infos sur le site, alors je me dis que je pourrais peut-être moi aussi vous faire profiter de mon expérience.
Alors voici ma façon de faire et de poser les clins sur mon futur canot à moteur.

Tout d’abord n’ayant pas les cotes de chaque clin, ou n’ayant pas été capable de les dessiner à partir des plans que j’ai reçus, je me suis appuyé sur le moule fait avec le tableau de cotes des couples que l’architecte m’a cédé moyennant quelques $ canadiens .

Contrairement à tous les bateaux à clins, l’architecte m’a conseillé de démarrer un peu au dessus de la ligne de flottaison.
Donc le 8ème clin en partant du galbord sera posé à plat sur le moule puis on remonte vers le galbord et on finit en descendant vers le livet.
C’est là, la difficulté car sur un voile aviron classique on doit poser le galbord puis les clins à suivre jusqu’au livet.

L’explication est la suivante : les forces exercées sous la ligne de flottaison pousseront les planches les unes contre les autres (force due à la poussée du moteur), pour augmenter l’étanchéité sur les clins. Au dessus point de force car l’air ne devrait pas trop pousser.

Je n’avais que ce dessin qui n’était pas en proportion avec le plan de forme comme info pour poser ce 1er clin à plat.

J’ai donc mis le dessin à la même échelle que les deux autres plans que je ne vous montrerai pas car je les ai achetés. L’architecte ne serait pas d’accord que je diffuse ses plans gratos…… 

Bref j’ai commencé par disposer des tasseaux le long de ce qui sera la coque

Afin de trouver par tâtonnement le bon espacement de façon à rendre la chose esthétique du moins à l’œil.

Une fois les tasseaux positionnés il faut les rendre solidaire (faire l’échelle)

L’échelle sera posée sur le contre-plaqué pour une découpe en prenant soin de se garder une marge de 2 cm de chaque côté pour le chevauchement des clins.
Ici le chevauchement est compris dans l’échelle, c’est l’épaisseur des tasseaux, ce qui donne une idée sur la partie visible du futur clin.

J’ai la chance d’avoir un local suffisamment grand pour poser les planches de CP bout à bout.
Maintenant il faut passer aux scarfs et comme il me faudra en faire environ 28, j’ai fait un gabarit que j’ai un peu amélioré depuis, le résultat est le même mais je vais plus vite.

Une défonceuse de 39 ans qui tourne toujours à la même vitesse mais elle tourne, c’est à peu prêt tout ce qu’on lui demande. Et un plan incliné de 0 à 10mm. Enfin, comble du luxe une aspiration intégrée ou presque.
Et le résultat avec une fraise neuve n’est pas si mal.

Une fois collé in situ….. (Edit : ce qui n’était pas une bonne idée au final : le moindre défaut d’alignement entre les deux parties provoque une déformation du clin, qui ne se pose plus bien sur les couples. Mieux faut coller le scarf à l’établi, avant de faire la découpe définitive en suivant la forme de l’échelle. On apprend de ses erreurs…)

Et ainsi de suite

On progresse

Par contre pour les arrondis plus prononcés j’ai opté pour l’eau bouillante.

En effet Le “kerf” fonctionne très bien, c’est une solution moderne pour que le bordé épouse bien la courbe. Mais je vais déjà utiliser pas mal d’époxy pour faire ainsi

Alors je préfère çà :

Je disais que je vais utiliser déjà beaucoup d’époxy car mes clins seront tenus ensemble par des rivets cuivre et de l’époxy.
Cela mérite une petite explication :
En fait ce sera ceinture et bretelles.
Je maintiens les clins avec des rivets quand les couples ne me gênent pas pour poser la contre rivure. Autrement je place une vis tout les 30cm car au milieu de cet espace je poserai une membrure rivetée. Donc au final il y aura un rivet tous les 15cm.
Comme je travaille clin par clin, je ne peux pas déranger à tout bout de champ soit ma chérie soit un copain pour riveter d’où l’astuce « macgyver » suivante :
Un serre-joint équipé d’une rallonge en chêne sur laquelle je met une vis à tête ronde qui sert de tas et sur le mors fixe je colle une chute de CP .
Ainsi je peux sans problème enfoncer la contre rivure et mater le clou une fois coupé.
La suite en image :

Bon là c’est le premier « c’est un métier !!» Et puis il m’en reste environ 750 à poser, j’ai de quoi m’entraîner.

Et de deux, le troisième est trop proche du couple donc je mets une vis à la place.

Cette vis sera remplacée par un rivet une fois les joints congés secs et le bateau retourné. À ce moment là, je pourrai mobiliser des volontaires désignés d’offices pour travailler sur le « Tas……. » çà me coûtera plus cher en boissons que le serre joint !!!! Mais le serre joint n’est pas très causant alors !!!!

Marmotte